Dans un monde où l’urgence écologique se heurte trop souvent à l’inertie, l’histoire de Lucia Rochat, fondatrice de The Soap and the Sea, illustre comment un simple pain de savon peut devenir le symbole d’un engagement profond.
En conjuguant artisanat, durabilité et philanthropie, cette entrepreneuse suisse transforme un geste du quotidien en un acte de préservation pour les océans.
Un changement de cap dicté par l’appel du grand bleu
Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat social, Lucia Rochat menait une carrière brillante d’avocate en droit suisse et anglais. Fatiguée par des années d’intense activité professionnelle et mère de trois enfants, elle aurait pu choisir la voie du confort et de la stabilité.
Mais la conscience grandissante de l’urgence environnementale, notamment face à la surpêche illégale, a bouleversé ses priorités.
C’est au moment de sa démission qu’est née The Soap and the Sea. Une idée simple, presque évidente : unir son amour de la mer à une action concrète pour sa protection. Née sur la côte atlantique espagnole, Lucia a toujours eu un lien viscéral avec l’océan.
Aujourd’hui installée à Genève, elle incarne cette dualité entre rigueur helvétique et sensibilité maritime. Avec humour, elle se compare à un mudskipper ce poisson amphibie qui quitte l’eau pour mieux la défendre.
Autour d’elle, une équipe engagée grandit, incluant notamment la biologiste marine Dr Susanne Lockhart, forte de trente années d’expérience en Antarctique, et son frère Rodrigo Peñalosa, en charge de la communication. Ensemble, ils portent un projet où la beauté d’un produit rencontre la force d’un engagement.
Le savon, petit objet aux grands pouvoirs
Le pari de The Soap and the Sea repose sur une idée lumineuse : faire d’un produit universel, le savon, un ambassadeur des océans. Chaque pain de savon raconte une histoire, celle d’une mer à protéger, d’une espèce à préserver, d’un geste à réinventer.
Loin du marketing vert superficiel, Lucia Rochat a misé sur la cohérence totale entre produit et mission. Les savons sont 100 % naturels, biologiques et végans, fabriqués à la main selon la méthode traditionnelle de saponification à froid dans une petite fabrique familiale en Espagne. Aucun plastique, aucune huile de palme, uniquement des ingrédients d’origine durable.

La gamme évoque déjà la nature marine : Eucalyptus & Sel Marin, Verveine & Citron, Charbon, Cèdre & Bois de Santal… Autant d’odes parfumées à la mer. Chaque emballage est conçu en carton recyclé et recyclable, illustré d’animaux marins et accompagné d’un QR code vers la Seaopedia, un espace éducatif en ligne qui célèbre la biodiversité océanique.
Choisir un savon The Soap and the Sea, c’est faire entrer un fragment d’océan dans sa salle de bain et offrir un soutien direct à sa préservation.
L’entrepreneuriat social en action
Au-delà du produit, The Soap and the Sea incarne une vision du business à impact. La moitié des bénéfices est reversée à la conservation marine via un fonds philanthropique dédié, The Wishful Squid, qui soutient des projets ciblés comme la protection des Vulnerable Marine Ecosystems (VME).
Mais l’engagement ne s’arrête pas là. Lucia Rochat et son équipe participent activement au plaidoyer environnemental. Lors des négociations sur le Traité mondial sur les plastiques à Genève (INC5.2), la marque a distribué des savons spécialement conçus pour l’événement, porteurs d’un message clair : “Votez pour un traité sur les plastiques propre.”

Un geste à la fois symbolique et percutant, qui illustre la philosophie de la fondatrice : chaque détail compte.
Un impact à la fois intime et universel
Lucia Rochat ne prétend pas changer le monde seule. Elle croit au pouvoir des petits gestes qui, mis bout à bout, créent une marée de changement. Son approche rappelle l’image d’une ancre jetée dans un port lointain : plutôt que d’attendre que les grands navires, États et multinationales interviennent, elle tisse une chaîne d’actions individuelles.
Chaque savon vendu devient un maillon de cette chaîne, tirant 50 % de ses bénéfices vers les profondeurs de la conservation marine.
The Soap and the Sea n’est pas qu’une marque : c’est un mouvement, une communauté d’Amis de l’Océan, un rappel poétique que la beauté peut rimer avec responsabilité.
Une vision pour un futur plus bleu
Pour Lucia Rochat, protéger les océans passe autant par des réformes structurelles que par un éveil des consciences. L’expansion des aires marines protégées, la réduction de la pollution plastique ou la régulation de la pêche ne pourront s’accomplir sans cette prise de conscience individuelle : notre quotidien est intimement lié à la santé des mers.
Et si tout commençait par le simple geste de se laver les mains ?
Avec The Soap and the Sea, Lucia Rochat nous invite à redonner du sens à nos rituels les plus anodins. À transformer un savon en symbole. À faire de la beauté un acte d’amour pour la planète bleue.
The Soap and the Sea en résumé
Fondatrice : Lucia Rochat
Basée à : Genève, Suisse
Mission : Protection et conservation des océans
Engagement : 50 % des bénéfices reversés à la conservation marine
Produits : Savons artisanaux 100 % naturels, végans, sans plastique ni huile de palme
Site web : thesoapandthesea.com